Devant cette fenêtre du 8e étage de l'auberge D'Artagnan, une fillette, les yeux rivés vers l'extérieur, le nez collé contre la vitre parsemée de gouttelettes, assiste à son premier feu d'artifice. Des éclats de lumière s'imprègnent les uns à la suite des autres dans le firmament aux teintes de rose et de marron. Puis, quelques rares fois, un éclair se dispersant comme un arbre luminescent traverse de toutes parts l'immeuble à trente étages d'en face, le même qui borde , toutes les nuits, le somnambulisme de la fillette. Sur le ciment humide du square des bas fonds, les bouteilles vides s'animent dans l'air chaud et se mettent à barbotter dans un clapotis retentissant contre les murs des édifices des alentours. Pendant ce temps, le ciel entonne son concerto pour barython en ré mineur, un air grave et solennel du profond plafond des nimbus. La fillette, dont la curiosité toujours la maintient devant le spectacle intermittent, reste immobile dans l'obscurité de sa chambrette, un peu trahie par les maisonnées éveillées du gratte-ciel d'en face.
Les nuits d'orage lui donnent l'impression d'être vraiment consciente. Car cette force presque surnaturelle ramène les esprits au sens réel des choses. Ces bourrasques qui résonnent jusqu'en elle lui donnent un second souffle, rythmé par le fracas des portes et des fenêtres qui craquent, qui claquent et se détraquent dans leurs gonds. À genoux sur son lit, le nez plaqué contre la vitre de la fenêtre maintenant innondée, elle prie pour que la nuit des orages se poursuive pour toujours. Puis, comme le sort d'un souhait qui vient d'être révélé, la lourdeur se dissipe et l'air se rafraîchit peu à peu. Le silence revient soudainement, comme ce sommeil qui quelques fois nous prend...
Les nuits d'orage lui donnent l'impression d'être vraiment consciente. Car cette force presque surnaturelle ramène les esprits au sens réel des choses. Ces bourrasques qui résonnent jusqu'en elle lui donnent un second souffle, rythmé par le fracas des portes et des fenêtres qui craquent, qui claquent et se détraquent dans leurs gonds. À genoux sur son lit, le nez plaqué contre la vitre de la fenêtre maintenant innondée, elle prie pour que la nuit des orages se poursuive pour toujours. Puis, comme le sort d'un souhait qui vient d'être révélé, la lourdeur se dissipe et l'air se rafraîchit peu à peu. Le silence revient soudainement, comme ce sommeil qui quelques fois nous prend...
Paris nous prend. L'orage nous prend... Que cette énergie nourrisse la fillette et tout ce qui renaît en dedans comme une symphonie de petites victoires... sur le temps.Et je veux bien m'en nourrir aussi.
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