dimanche 25 juillet 2010

L'échelle

La torpeur déchirée, à l'aube.
Pour remettre, renfiler les odeurs de la veille;
La sueur, le suintement chimique des arbres fruitiers
J'éteins les rêves un par un,
Pour reprendre le fil des cerises.
Les queues se coincent,
Entre mes doigts,
Puis tombent en cadence,
Puis rebondissent en écho
Incessant et retentissant
Dans l'air du verger.
Lentement...
Des rayons renaissent,
Comme à chaque jour.
Comme un ciel,
Qui accouche sa douce chaleur
Pour venir s'échouer
Sur nos nuques brunies
Par les révolutions de l'effort.
Le désert est là qui plombe.
Le désert est là qui allourdit
Nos mouvements qui n'ont de cesse,
Toujours en escalade,
Levée, descente, jetée...
C'est la valse des pickers,
La course à la montre
Pour remonter vers le jackpot,
L'argent qui paiera
La froide en fût,
Plus tard...

mardi 13 juillet 2010

Laides, laides, les cerises...

Un petit rat exploité du Moyen-Orient. Une loque pesticidaire. C'est un peu comme ça que je me sens, après avoir cueilli 104,5 livres de cerises pesticidées de manière exhaustive, expansive, que dis-je plutôt abusive, cela en cinq heures trente minutes, pour un chèque maigre comme une vache ( trente et un dollars et quarante-cinq sous), incluant un bonus de culpabilité par la madame qui ne s'y connaît vraiment, mais alors là, vraiment pas en cerisiers. « Ça arrive », que nous nous sommes dits, car m'épuiser le moral et le corps pour un salaire d'une pré-ado qui fait du gardiennage en écoutant la TV, je ne le ferai pas tous les jours. Reste que cette paye, je l'acceptais volontiers chez les Zebroff, à Cawston, me réconfortant avec la petite cuisine extérieure avec vue sur les montagnes, les poules nous accompagnant dans la cueillette, la pensée magique et vio de la permaculture, George et Anna, les fermiers les plus intéressants et géniaux que j'ai eus de ma vie, la belle vache de l'Europe de l'Est, Katrina, toujours le rire tatoué sur les lèvres, Zorka, petite chienne sautillante et souriant à pleines canines, les légumes frais, le miel, le Chardonnay de la dernière soirée, les chansons, l'émotion dans les discours révolutionnaires, l'amour sous les étoiles à côté des moutons. Là, on revient à cette journée à Oliver c'était un lever à 3h du matin plus trente minutes quoique teintées de rires à chercher le tas de roches, les boîtes à malle, le next corner on the right qui étaient sensés nous mener à une journée de récolte désastreuse.