Comment l'euphorie du départ éclata en pièces? Cruellement broyée par la séparation, un ligament qui se brisai par le démarrage du train, elle l'embrassa du regard pour une dernière fois, cet homme à demi caché derrière les autres aux gestes d'aurevoir...Du départ à l'arrivée elle pleura doucement, les larmes perlant au rythme de la musique triste fusant dans ses oreilles...Voyant bien que sa vie parfois l'était aussi, une musique violemment triste, à la Muse. La situation lui échappait, mais depuis elle avait les ventricules dans un étau de plomb, pesant en elle d'un sombre pressentiment. Trop tard. Son coeur retors grinçait en crescendo plus les kilomètres s'accumulaient entre lui et elle, plus elle réalisait...Trop tard.
Pourtant elle avait toujours cru...Il lui a bien fallu trouver un tourment en lui pour découvrir la valeur qu'il avait pour elle. Un tourment puissant et lourd comme un roulement de nimbus dans un ciel incertain. La distance. Inconstante distance, mais maintenant bien établie. Insoutenable. Puis la douleur a jailli des adieux trop rapides, d'un baiser invisible et muet, celui qu'il n'a pas déposé sur ses lèvres et elle non plus. Ça fait mal. Comme s'ils s'étaient aimés depuis longtemps. Comme s'ils savaient qu'ils s'aimaient depuis longtemps. Et elle pleure déjà pour la prochaine fois qu'il tombera amoureux, dans un vertige qui ne sera pas le sien, et elle sera seule, et sombrera...Et elle déteste ses mots, elle les maudit et les plus sombres elle les mord encore d'entre ses lèvres. Trop tard.
C'est beau, c'est touchant comme un moment d'impuissance qui s'assume. On gagnerait à vous lire davantage, Madame.
RépondreEffacerVraiment émouvant Laurence..C'est intense comme moment..
RépondreEffacerCe sont les déchirements qui déterminent les chemins que nous prendront demain..
Une sorte d'exil du baiser.
RépondreEffacerOxy
P.S. Je suis vraiment fébrile en envisageant votre retour. J'ai hâte de vous revoir. Amicalement votre, KAKI =D
RépondreEffacerLes gestes qu'on ne fait pas. Les mots qu'on n'a pas dit. Tous ces jours, ces heures, ces secondes qui... qui ne.
RépondreEffacerLentement le cœur reprend son rythme, il ne lui reste qu'à retrouver le sens des heures et des lieux d'absence, malgré le vide pour que le sang soit sens et libre.
MOUETTE